Fondé au Québec en 1986, le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES) fut un pionnier de la recherche sur les innovations sociales et il est aujourd’hui le principal centre de recherche francophone dans ce domaine à l’échelle internationale. Sa programmation scientifique actuelle étudie la contribution des innovations sociales à la justice sociale et environnementale dans quatre domaines : les politiques et les pratiques sociales, les territoires et milieux de vie, les organisations sociales et collectives et, enfin, le travail et l’emploi.
La force d’un regroupement diversifié et pluriel
Regroupement stratégique des Fonds de recherche du Québec – Société et Culture, le CRISES est résolument interdisciplinaire en réunissant plus d’une centaine de membres chercheurs et autant de personnes étudiantes provenant de onze universités québécoises, avec des spécialistes en science politique, relations industrielles, sociologie, management, études environnementales, économie, géographie, travail social, études féministes, études urbaines et bien d’autres encore.
Une conception forte de l’innovation sociale
Pour le CRISES, le qualificatif « social» renvoie moins à un secteur ou une préoccupation (par distinction avec l’économie ou l’environnement) qu’à la transformation des rapports sociaux. L’innovation sociale (IS) est un processus collectif, traversé de coopérations comme de conflits, avec des phases diverses, de l’expérimentation à la mise à l’échelle, en passant par des appropriations aux effets parfois inattendus. Les expérimentations peuvent se produire tant à des échelles organisationnelles qu’institutionnelles.
L’IS est donc bien plus qu’une réponse nouvelle à des problèmes sociaux, qu’un accompagnement de l’innovation technologique dans ses effets sociaux ou qu’une création vertueuse d’entrepreneurs individuels, elle vise à transformer la société en profondeur pour faire face à des défis comme le vieillissement de la population, la transition écologique ou encore les mutations du travail.
Une recherche ancrée dans les milieux
À l’avant-garde de la recherche partenariale et engagé avec les milieux de pratique, le CRISES a contribué à la mise sur pied de plusieurs composantes centrales de l’écosystème d’IS au Québec. Citons notamment l’Alliance de recherche universités-communautés en économie sociale, Territoires innovants en économie sociale et solidaire et le Réseau québécois en innovation sociale. Aujourd’hui, il poursuit cette approche de co-construction des connaissances avec des projets dans des communautés rurales — les Ateliers des savoirs partagés — ou à Montréal-Nord avec l’Incubateur universitaire de Parole d’excluEs. Car c’est aussi en promouvant la recherche hors des murs de l’université que le CRISES contribue à la coproduction des innovations sociales.
